« keep holding on, 'cause you know we'll make it through » (CODDY&RILEY)

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« 'cause you know, i'm here for you

»

J'avais toujours eu l'habitude de pleurer. Je suis si sensible qu'une simple insulte me ferait verser une larme. Sauf que dans mon cas, la sensibilité est extrême, et cette fois-ci, puisque la situation était extrême, imaginez à quel point je pouvais pleurer. Je n'avais jamais pleuré ainsi. Jamais. Je mentais à ma meilleure amie, je lui cachais un truc vraiment énorme et je sentais que je n'allais nul part dans ma vie. Oui bon, c'est beau la vie d'actrice, mais j'ai quoi à part la célébrité ? Oui bon, j'ai Riley, mais si je la perdais ? Si elle advenait à découvrir que je craque pour son meilleur ami d'enfance - sur lequel elle a toujours un gros penchant, c'est évident. Peut-être qu'elle ne le prendrait pas et mettrait un terme à notre amitié qu'on a mit tant de temps et d'efforts à construire. Ça nous a prit un temps fou à se faire confiance, mutuellement. Mais aujourd'hui, je sens que je ne peux pas lui confier ça. Et de toute façon, ça ne sert absolument à rien de lui dire parce que j'ai aucune chance avec lui, donc ça s'arrête là. Et c'est pour ça que je pleure autant. Riley et moi, on est différente, mais on est pareilles aussi. On peut être le jour et la nuit comme on peut être deux jumelles. Mais Riley a bien plus que moi ; elle est sexy, elle arrive à l'être. Elle est toujours extrêmement heureuse, joyeuse, pleine de vie. Moi, je suis la fille qui tente de faire tapisserie, avec ses chemises boutonnées jusqu'au cou, des cheveux timidement coiffés, zéro maquillage. Je sais très bien que je n'attire personne, et je sais que Riley a plein de prétendants.

Depuis que je l'ai vue, je suis jalouse d'elle. Même quand on se disait des vacheries, je l'enviait. Ça me rendait malade, et je voulais pas l'admettre. Je sais parfaitement que je devrais pas envier qui que ce soit, mais ça saute aux yeux que Riley a tout et que moi j'ai rien. Contrairement à ce que vous croyez tous, malgré le fait que je sois actrice, mon estime de moi même est à un niveau plus que sous-terrain. Il atteint sûrement le noyau de la Terre, voir même plus creux encore. Disons, par exemple, que Riley est une paire de chaussures Louboutin roses ; chic et sexy à la fois, superbe. Elle trébuche parfois, mais elle sait se relever avec classe. Moi, je suis une paire de mocassins indiens bruns. Ça veut tout dire. J'envie tout simplement les chaussures de Riley. Elles ne sont pas parfaites, mais à mes yeux, elles le sont. J'envie son rose pétant qui ne passe pas inaperçu, qu'on voudrait s'arracher. Moi, la petite chaussure brune faite à la main. Simple, qui frôle la mocheté, mais qui a un certain charme timide mais que personne n'arrive à remarquer, au fond.

Le port, c'était l'endroit idéal pour moi, afin de comprendre tout ce qui se bousculait dans ma tête. L'eau glaciale, sur laquelle j'effleurais mes pieds nus, me rafraichissait en partie les idées. Mais je restais éternellement confuse. Les mains entrelacées ensemble, le visage tout rouge, mon nez irrité à force d'avoir été trop mouché, et moi, toujours aussi négative, jamais capable de voir le bon coté des choses. Mais seulement, cette fois-ci, j'avais beau y réfléchir longuement, je ne trouvais aucun bon coté à toute cette situation.

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« nothing can tear us apart, right? i need you in my life, more than you think »

La vie était si compliquée en ce moment que je me demandais encore comment je faisais pour ne pas céder devant la panique qui m’habitait maintenant si fréquemment ou encore devant la tornade qui me malmenait dans des sens tous plus différents des uns des autres. Je ne m’y retrouvais plus. Plus rien de ce que je connaissais n’avait de sens. Ma routine était depuis peu détruite et plusieurs auraient trouver que c’était une bonne chose. Pourtant, j’avais l’impression d’avoir perdu mes points de repères, ce qui me tenait en ligne droite, ce qui me rendait heureuse. Je montrais éternellement un sourire sur mon visage, c’était tout simplement plus fort que moi. Je n’avais pas envie que l’on croit que je souffre, que j’avais mal ou quoique ce soit. Pas envie que les gens comprennent que j’étais affectée par le retour de Zane avec November, que de voir Alex Boccardi réapparaître dans ma vie n’était pas un choc dans ma vie, dans mon coeur et que ses 1001 disputes avec Ethan ne m’irritaient pas au plus haut point. Je me tuais à jouer la fille plus forte que tout ça, mais c’en était rien. Jouer la comédie était seulement devenue mon point fort, il faut croire.

J’en avais marre de lire dans tous les journaux que le garçon pour qui j’avais toujours des sentiments étaient retournés avec cette garce qui lui avait brisé le coeur. J’en avais marre qu’il me parle d’elle comme si elle était la huitième merveille du monde alors que j’aurais tellement voulu être celle qu’il décrivait de cette façon. J’en avais marre de voir ma relation avec Alex aussi faible, tellement loin de celle que l’on avait partagé lorsqu’on avait encore que six ou sept ans. J’en avais marre de ne pas comprendre ces étincelles dans les yeux du garçon lorsqu’il me regardait, tanné de ne rien saisir de son comportement nouveau ou du pourquoi il avait tant tenu à devenir acteur. Il était l’un des garçons que j’aurais voulu voir hors de toute cette célébrité et ce monde incontrôlable, impitoyable, cruel. Pourtant il y était et bien que j’étais heureuse de le revoir dans ma vie, il m’était difficile de me dire qu’il était à mes côtés et ce pour y rester. J’en avais marre de Coddy qui se renfermait vis à vis de moi. Qui paraissait de plus en plus triste sans jamais me dire ce qui n’allait pas. De ses yeux qui semblaient fatigués et déçus en permanence, sans que je ne saisisse ce qui se passait réellement. J’en avais marre de ce fossé que l’on creusait nos mêmes, de nos propres mains. J’en avais marre d’Ethan qui ne cessait de venir me narguer, sur mon propre plateau de télévision, qui venait faire son intéressant et qui, malgré tout me faisait ressentir des sensations étranges. Bordel. Dans quoi est-ce que j’étais en ce moment? Tiraillée entre Zane qui semble avoir fait une croix définitive sur moi, Alex pour qui je n’identifiais pas la façon dont je me sentais, Coddy qui me faisait des cachettes et Ethan qui avait fait naître en moi une attraction que je n’expliquais pas? Quel belle merde, oui.

J’avais définitivement besoin de ma meilleure amie. Aujourd’hui plus que jamais, c’était une simple évidence que je ne cherchais même pas à nier. J’avais besoin qu’elle me dise qu’elle était là, qu’elle démêle les noeuds qui s’étaient faits dans ma tête. J’avais besoin qu’elle m’explique ce qui n’allait pas, qu’elle me parle de ses problèmes et que je comprenne finalement pourquoi ma meilleure amie allait si mal dernièrement. Mais lorsque j’arrivais chez elle, personne en vue. Je détestais cela. Ne pas savoir où elle était, ce qu’elle faisait. J’avais toujours eu tendance à vouloir protéger ma meilleure amie. Elle m’avait toujours parut comme une jolie poupée fragile, cassante, à qui il était si facile de faire du mal. Et c’était mon devoir de meilleure amie de m’assurée qu’elle allait bien. Elle avait toujours veillée sur moi, et je me devais de lui rendre l’appareil le plus que je pouvais. Je partie donc à sa recherche dans tout Los Angeles, sachant pertinemment qu’elle ne travaillait pas aujourd’hui et que je connaissais ses endroits préférés.

Aucune trace d’elle au café où l’on allait toujours faire une petite jasette, rien non plus au centre commercial où l’on aimait passé des heures. Je prenais une chance en me rendant au port et je devais avouer être surprise que ce soit là, son lieu de cachette. Je ne me rappelais pas qu’elle m’ait contée des moments spéciaux la-bas et nous n’avions pas pour habitude de nous y rendre toutes les deux. Certes, je savais ne pas être le centre de sa vie, mais généralement, je pouvais comprendre les gestes de Coddy qu’il soit liée à moi ou par autre chose qu’elle m’aurait racontée. Aujourd’hui, je ne voyais pas ce qui l’avait poussée à se réfugier ici et j’avais pris une chance de venir voir. J’étais tout de même heureuse que mon instinct ne me trompe pas, rien ne me faisait plus de bien que de voir que la jeune femme semblait correcte, du moins physiquement parlant.

RILEY -

Je m’étais approchée de ma meilleure amie, et alors que je la prenais dans mes bras sa fragilité me sembla encore plus apparente que d’ordinaire. Elle était d’une grande beauté alors que je savais parfaitement qu’elle ne cherchait pas a attiré l’attention. Elle était d’un naturel désarmant, d’une beauté qui m’avait si souvent fait jalousée. Elle n’avait besoin d’aucun artifice pour être jolie, alors que je pouvais passé un long moment devant le miroir pour me trouver enfin « potable. » Elle avait aussi ce truc dans ses yeux qui faisait que l’on pouvait comprendre toutes ses émotions dans ses prunelles d’un bleu qui faisait jalousée toutes celles aux prunelles dorés comme les miennes. Elle n’allait pas bien, encore moins bien que je ne le pensais.

RILEY -

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Tiraillée de l'intérieur par touts ces sentiments tellement destructeurs, pleurant à chaudes larmes, je poussai un long soupir. Je dois avouer que ça me fit du bien, mais j'allais toujours aussi mal. En fait, je crois que je n'avais jamais été aussi malheureuse de toute ma vie. J'étais perdue, confuse, totalement déboussolée. Je posai mes paumes de mains sur mes joues mouillées, fermant les yeux, et poussant un long souffle, qui exprimait totalement mon désespoir. Soudain, j'entendis le pont vibrer, comme si quelqu'un marchait rapidement, en ma direction. Je ne voulus pas me retourner. Qui que ce soit, je n'avais pas envie de le voir. Mis à part si c'était Riley. J'avais vraiment besoin d'être seule, réfléchir à tout ça, trouver une solution. « Coddy! Enfin, je te cherche depuis au moins deux heures! » Je me retournai vivement. Elle semblait tellement soulagée de me voir là. Elle était inquiète, ça se comprenait totalement. Oui, parce que depuis quelques temps j'étais un peu distante, elle savait que je ne lui disais pas la vérité quand je répondais « Ça va », que quelque chose se tramait dans ma petite tête et que, surtout, j'allais mal, très mal.

J'étais tellement heureuse de la voir là. Mais, en même temps, je savais que je devrais lui dire, tôt ou tard. Et plus j'attendrai, plus elle croira que je ne lui fait plus confiance, et de toute façon, tout finit par se savoir. Je ne voulais pas lui dire, je ne voulais pas tout gâcher, la perdre. Riley me serra contre elle, et ce fut tellement réconfortant, je me sentais tellement bien dans ses bras. Ma meilleure amie. Elle remplissait son poste à merveille, et j'étais aux anges de l'avoir rencontrée, de l'avoir dans ma vie. Seule elle pouvait réellement me comprendre, même quand elle ne savait rien de ce que je pouvais vivre. Cette fois-ci, est-ce qu'elle compatira avec moi ? Ou alors restera-t-elle indifférente, et me tournera-t-elle le dos ? J'espère de tout mon cœur que ce soit la première option. Sinon, je ne saurai plus quoi faire. J'veux dire, je n'aurais plus rien. Ma vie d'actrice ne serait plus rien à mes yeux, si je perdais la seule personne qui sache qui je suis, par-cœur, qui comprenne ce que je ressens. « Parle-moi Cod’, qu’est-ce qui ne va pas? » Je la regardai fixement dans les yeux. Sans pouvoir me retenir d'avantage, je me remis à pleurer de plus belle.

« J'aimerais tellement pouvoir te le dire... Je devrais, mais... Je peux pas, Riley ! Et.. j'me sens si égoïste, parce que je sais très bien que t'as des problèmes bien pires que les miens, et moi je m'éloigne de toi au lieu de rester près de toi et t'écouter. Je te jure que je... je te le dirais, oui. Mais... non. Non, je ne peux pas. Je devrais mais je ne peux pas... Je risque trop de tout perdre, et c'est pas ce que je veux, oh loin de là. » J'essuyai deux larmes qui coulèrent en même temps, sur mes deux joues. Je reniflai, tentant d'arrêter de pleurer, parce que je me sentais vraiment pleurnicharde, là, maintenant. Et même si c'était Riley, j'aimais pas pleurer devant elle. Je voyais bien dans ses yeux qu'elle était profondément inquiète, pour moi. Elle aimait pas du tout me voir comme ça, et c'est pourquoi je m'efforçais de ravaler mes larmes et mes sanglots. Moi, le petit mocassin indien brun, je savais bien que ma meilleure amie, la Louboutin rose pétant, avait mille fois plus de problèmes que moi en ce moment, et qu'elle ne voulait pas me le dire, moi, le petit mocassin égoïste qui se prend la tête pour rien - même si c'est pas rien tant que ça.

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Rien ne m’importe plus pour l’instant que de savoir pourquoi le visage de ma meilleure amie est rougit, pourquoi des larmes sont encore présentent sur ses joues et pourquoi elle tente encore une fois de me montrer un sourire alors que je me place non loin d’elle? Je savais très bien que l’on était toutes deux des comédiennes, des actrices hors-pair qui plus est, mais de retour dans la réalité, j’étais drôlement meilleure que Coddy pour cacher mes émotions aux yeux des autres, ce qui était parfois un plus comme ça pouvait très bien me nuire par d’autres moments. Aujourd’hui, j’étais heureuse de pouvoir faire comme si tout ce qui se passait à côté ne me dérangeait pas. Aujourd’hui, je ne laissais ni Zane, encore moins November, ni Alex ou encore Ethan me préoccuper l’esprit. Tout ce qui avait de l’importance à mes yeux, c’était Coddy. Sa tristesse, son appel à l’aide muet. Elle était la seule chose dont j’avais envie de m’occuper avec précaution, comme si un seul faux mouvement pouvait nous être fatal. J’avais un pressentiment de bombe, comme si quelque chose allait exploser, et je pouvais tout détruire d’une seule manipulation. Je ne comprenais pas encore le comment du pourquoi, mais je le savais au fond de moi.

CODDY -

RILEY -

Elle devait savoir qu’elle était aussi importante, voir même beaucoup plus importante que moi. J’avais souvent eu la mauvaise impression qu’elle me plaçait sur un piédestal, et il était définitivement temps qu’elle m’y enlève. Je n’avais rien de plus qu’elle, rien qu’elle n’avait à m’envier qu’un tas de problèmes de sentiments plus complexes les uns des autres. Je n’avais rien d’une fille parfaite comme elle s’entêtait souvent à me dire que j’étais, j’étais si loin de la perfection qu’elle me donnait sans réelle raison. J’étais monstrueusement imparfaite, avec mon caractère de merde, ma jalousie a tout cassé et mon bordel incontrôlable dans la maison. Elle devait se donner une chance, s’aimer un peu plus. Je savais que l’estime personnel n’était pas le fort de Coddy O’Connor, mais j’y travaillerais avec elle si c’était ce qu’il fallait faire. Je voulais voir ma meilleure heureuse et accomplie, forte et souriante. Pas aussi frêle et fragile, malheureuse et détruire, pas comme à l’instant..

Pour l’instant, il était primordial qu’elle se libère de se secret qui semblait énorme, qui lui mangeait toute son énergie et qui semblait si lourd sur ses petites épaules. Je crois que le problème en entier était là, ce qu’elle me cachait, ce qu’elle niait, ce qu’elle gardait pour elle. C’est ce qui créait le fossé entre nous deux, la distance qui semblait vouloir prendre de plus en plus de place. Je n’allais pas laisser une telle chose se produire entre nous deux, c’était tout simplement contre ma volonté. J’allais la forcé à cracher le morceau si c’était ce qu’il fallait faire, mais elle me parlerait. Je devais savoir, j’avais le droit de savoir.

RILEY -

Je prend un soupir, me rapproche d’elle encore un peu, lui prend sa main en signe d’affection, comme je l’ai si souvent fait auparavant lorsqu’elle était en larmes, exactement comme en ce moment. Le spectacle est douloureux, me fait mal au coeur. Rien n’est plus difficile à regarder que Coddy en train de pleurer. J’aimerais tellement pouvoir avoir la formule express pour lui redonner le sourire.

RILEY -

Je sèche les quelques larmes encore sur ses joues et je lui sourie. La regarder pleurer me met les larmes aux yeux, pourtant je ne les laisse pas couler. Pas question de jouer les sensibles alors que Coddy a elle même besoin d’une épaule où pleurer.

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« Premièrement, ne te sens pas égoïste. On s’en fout de mes problèmes, je te jure. Rien à battre de November, de Zane, d’Alex et d’Ethan. Ce qui compte aujourd’hui c’est toi. » Sacrée Riley, un jour, sa bonté et sa générosité finiront par la tuer. Je voulais à tout prix qu'elle ne fasse pas de mes problèmes les siens également. J'avais mes propres épaules pour supporter ce fardeau, elle n'avait pas à souffrir à ma place. J'étais la seule et unique responsable de ce qui arrivait - mon cœur l'était également.

Je réussis à esquisser un faible sourire. La voir ainsi, prête à tout pour me rendre heureuse, s'occuper de moi et sécher mes larmes, déjà ça me rendait heureuse. Mais elle ne pouvait pas m'aider pour mon problème, c'était complètement impossible. Comment pourrait-elle m'aider sur le fait que j'étais en train de la trahir en ayant un énorme faible pour son meilleur ami d'enfance - pour qui elle a des sentiments cachés, sans aucun doutes ? Elle ne pouvait rien y faire, et moi non plus, d'ailleurs. Je devais garder ça pour moi, aussi longtemps que ça devra. Personne n'avait à souffrir ici à par moi. Riley en bavait déjà assez comme ça, je voulais l'épargner. Je soupirai, longuement. « Y’a rien au monde qui m’éloignerait de toi. Je te le jure Coddy, rien ne pourrait me forcer à te laisser tomber. Tu es ma meilleure amie depuis plus de 6 ans, qui donc pourrait prendre ta place dans ma vie ? Peu importe ce qui se passe, ce qui t’arrive, je veux pouvoir t’aider. Ne me pousse pas loin de toi, tu sais que je ferais n’importe quoi pour toi. » Je versai une larme, et aussitôt Riley prit ma main dans la sienne, la serrant doucement. Je posai ma main sur ma bouche, ne voulant pas pleurer comme une madeleine. Seulement là, je n'arrivais plus à m'arrêter de pleurer, telle Élisa T., sauf que moi, je n'étais pas battue. Non, moi, ça se passait à l'intérieur. Dans ma petite tête et dans mon cœur, surtout. Je ne savais plus quoi faire, ni quoi penser. J'étais totalement déchirée. L'amour ou l'amitié ? Et le pire, c'est que j'ai très peu de chances en amour, et si je choisis l'amour, alors j'ai très peu de chance de garder l'amitié. Je ne veux pas perdre Riley, alors je ne lui dirai pas.

« N’importe quoi, tu peux me dire n’importe quoi. » Ce fardeau pèse lourd, aussi lourd qu'une brique qu'on aurait mise sur mon cœur. Je n'en peux plus. Riley - sans s'en rendre compte -, me fait des yeux de pitié, elle me supplie de lui dire la vérité, elle ne peut pas supporter de me voir comme ça, je le devine très bien à ses actions, ses gestes, ses faces. Je n'en peux plus... Je dois lui dire. Je sais que j'ai promit tout à l'heure de ne rien dire, mais je vais lui dire, maintenant. « C'est que... » commençais-je, d'une voix tremblante, reniflant à plusieurs reprises. « Je... je suis amoureuse. Mais... lui l'est d'une autre. Et je crois qu'elle est amoureuse aussi... et ça me rend malade. Ma-la-de. Parce que... tu vois, jamais un garçon m'a autant plût, de toute ma vie, je t'assure. Si au moins tu le voyais... il frôle la perfection... » J'aurais bien ajouté « Elle aussi » mais elle aurait immédiatement deviné, et je ne veux pas. Ce fut assez dur de lui dire, mais je ne peux pas nommer de noms, je n'y arriverai pas. Ma gorge va se bloquer et je vais devenir toute rouge. Je risquerais même de perdre connaissance. Quand je vous dis que je suis fragile, ce n'est pas une personne qui est sensible et pleure facilement. Moi, je suis fragile de toutes les manières possibles. J'ai la santé fragile, mon corps est fragile, ma personnalité est fragile, etc.